Ulysses : mon ghetto doré.
Nov 25, 2022
Depuis quelques mois, j’utilise l’application Ulysses pour rédiger tous mes textes. J’ai souscrit à l’abonnement en me disant que, si je n’étais pas convaincue, je reviendrais à un éditeur de texte classique, à l’ancienne. Mon activité d’auteur et de rédactrice me mène à écrire beaucoup et vite, et j’ai toujours eu du mal à me relire. Les pros de la rédaction le savent : se relire soi-même est un enfer, la rédaction et la correction sont deux tâches qui fonctionnent bien mieux quand elles sont divisées. Cela ne pose pas de problème en tant qu’auteur pour une maison d’édition, puisque celle-ci paye un correcteur pour nous relire, mais quand on doit assurer soi-même cette tâche, c’est une toute autre histoire.
Après avoir utilisé Ulysses pendant trois mois, je n’ai qu’une chose à dire aux créateurs : PRENEZ TOUT MON ARGENT. J’en parlerai peut-être plus longuement sur mon blog, mais je la considère parfaitement adaptée aux rédacteurs du web, avec son système de balisage minimaliste, ainsi qu’aux cyberdocumentalistes, de par son système de mot-clés. Voici la philosophie d’Ulysses, telle qu’énoncée par ses créateurs :
“À notre avis, les rédacteurs ne doivent pas s’ennuyer avec la mise en page. Du moins, le travail de mise en page ne devrait jamais interférer avec le processus de rédaction en soi. Appelez ça comme vous voulez — sans distraction, zen, purement sémantique, mini minimal, néo rétro —, le fait est qu’il vaut mieux séparer la création de contenu de la présentation qui risque sinon d’entraver l’idée. Du moins finira-t-elle par le faire. C’est dans la nature des choses.”
En tant que webmaster éditorial, je prends en compte la mise en page au moment de créer un site et m’amuse beaucoup en expérimentant. En revanche, je conviens que le travail de rédaction peut être parasité par les tableaux de mise en forme, mais c’est un débat intemporel qui fait également rage parmi les développeurs web. C’est bien pour cela que j’apprécie beaucoup la mise en page minimaliste d’Ulysses, qui n’est pas sans rappeler les interfaces des codeurs. On peut se concentrer sur la qualité du contenu, ainsi que sur la cohérence sémantique et syntaxique du texte, pour ensuite passer à des considérations plus frivoles.
Si vous êtes déjà utilisateur d’Apple et êtes amenés à écrire souvent, de par vos études ou votre métier, je ne peux que vous conseiller d’essayer Ulysses. Bon à savoir : les étudiants et enseignants bénéficient, aux dernières nouvelles, d’une réduction considérable. L’abonnement sans réduction commence à 4,17 € par mois et croyez-moi quand je vous dis que ces euros ont été largement rentabilisés. J’écris en ce moment-même ce post depuis l’application, qui va ensuite le publier sur ce site, à l’heure et au jour de mon choix.
N’étant pas un logiciel libre, l’outil ne séduit pas forcément tous les pros. Il n’est disponible que pour les utilisateurs d’Apple, fermé et payant. Terhemis décrit ce système comme un « techno-cocon confortable » qui le « révulse », malgré les fonctions d’Ulysses, qu’il qualifie de « parfaites ». C’est justement l’aspect confortable qui m’a convaincue, dans mon cas, mais si la communauté du logiciel libre parvenait à développer un outil similaire, je me jetterai dessus comme la petite vérole sur le bas clergé. Si le sujet vous intéresse, je vous conseille la lecture de ses péripéties sur son blog.
En tant que rédacteurs geeks, qu’utilisez-vous et pourquoi ? Préférez-vous les éditeurs de textes classiques ? Avez-vous cherché à développer votre propre outil de rédaction ? Vous vautrez-vous déjà honteusement dans votre cage dorée avec Ulysses ?